La cité modèle à Tergnier
Suite à une résidence en 2015, GUILLAUME HERBAUT propose un ensemble remarquable de photographies ayant pour thème la cité cheminote de Raoul Dautry et la rencontre de ses habitants.
JUSQU’AU 19 NOVEMBRE.
Tergnier, la ville des cheminots. Raoul Dautry, ingénieur de la Compagnie du chemin de fer du Nord, avait construit après la Première Guerre mondiale une cité ouvrière pour les employés de la société. Une cité qui se voulait emblématique, un modèle d’architecture mais aussi de vie. Les logements étaient attribués selon la taille des familles et non selon le poste hiérarchique. Chaque pavillon possédait un jardin. « Tout ce qui aurait pu rappeler l’ancien coron a été banni ». Toutes les infrastructures étaient pensées pour créer un esprit de corps tourné vers l’entreprise. Les plans de la cité-jardin avaient été tracés en s’inspirant de la forme des roues de locomotive.
Tergnier était un symbole de la société cheminote idéale. La vie était rythmée par le bruit des trains arrivant au dépôt ou au centre de triage, par les sonneries appelant les cheminots au travail.
Après 1945, la cité-jardin, aux deux-tiers détruite par les bombardements américains, est reconstruite différemment. L’esprit de l’époque a changé. L’habitat pavillonnaire est abandonné, faisant place à de petits logements collectifs influencés par l’architecture de Le Corbusier.
Tergnier compte aujourd’hui 15 000 habitants. La ville est touchée de plein fouet par la crise économique. Les ateliers de la SNCF qui faisaient travailler 4 000 cheminots ne comptent plus que 600 employés, et les entreprises alentour ont peu à peu fermé. La cité-jardin n’est plus habitée uniquement par des agents SNCF. Pourtant l’esprit cheminot, celui de la solidarité et de l’entraide, résiste à la grisaille générale.
Photojournaliste, Guillaume Herbaut est né en 1970 à Paris. Son travail documentaire, plusieurs fois récompensé interroge les lieux chargés d’Histoire dont il interroge les symboles et la mémoire.
Cette exposition sera ensuite visible à Chauny, en janvier Février 2017 ; (Galerie du collège Jacques Cartier)