dimanche, 29 mars 2015
http://arts-plastiques.ac-amiens.fr/276-avoir-une-belle-salle-de-classe-ameliore-les-resultats-des.html
Depuis des années l’idée est dans l’air. La nouveauté c’est qu’une étude britannique vient d’établir de façon précise le lien entre le cadre de travail de l’élève et ses résultats.
Au bout de trois années de relevés Peter Barrett, Fay Daviesb, Yufan Zhangb et Lucinda Barrett, de Université de Salford (Royaume Uni) ont pu calculer l’impact de variables architecturales dans la réussite des élèves. Et définir à quoi devrait ressembler la salle de classe idéale.
Publiée dans la revue Building and Environment, l’étude de Peter Barrett, Fay Daviesb, Yufan Zhangb et Lucinda Barrett, de Université de Salford (Royaume Uni), s’appuie sur les résultat de 3 766 écoliers venus de 27 écoles primaires et 153 salles de classe. Elle repose sur une méthode de régression autour de 7 paramètres : la lumière, la température, la qualité de l’air, le sentiment de propriété, la flexibilité , la complexité et la couleur. Au final, les chercheurs ont établi que l’impact de l’aspect de la salle de classe représentait un gain de 16% des progrès de l’élève.
Des premières recommandations pour les écoles primaires à l’époque de Jules Ferry fixant par exemple la taille des fenêtres, au mouvement des écoles ouvertes d’après guerre, l’idée que l’architecture scolaire impacte les résultats des élèves a toujours été pressenti. Mais jamais il n’a été mis en évidence comme dans cette étude, de façon précise et établie par une méthode bien installée en sociologie.
Le premier apport de l’étude c’est de ramener l’impact architectural au niveau de la salle de classe. Les auteurs n’ont pas trouvé de lien entre l’organisation de l’école, la largeur des couloirs par exemple, et les résultats des élèves. Ils invitent à se tourner vers la salle de classe, celle ci étant un espace de vie (et non de passage) de l’élève.
Pour Peter Barrett le facteur le plus important est la qualité environnementale de la salle de classe. Cela représente environ la moitié des gains possibles et cela concerne la qualité de l’air, la lumière et la température. Deux autres facteurs ont été mis en avant : la stimulation que la salle de classe peut apporter, par exemple par des affichages, et l’individualisation de cet espace. Il est important que chaque salle de classe ait des caractéristiques particulières et soit bien identifiée.
Les auteurs ont ainsi défini des normes qui s’éloignent parfois des pratiques existantes. Pour l’éclairage ils recommandent un bon éclairage électrique et une orientation est ouest plutôt que de très larges fenêtres. Pour la température, l’essentiel est de pouvoir la moduler, ce qui veut dire s’appuyer sur un thermostat de chauffage et ne pas trop laisser entrer la chaleur du soleil. La ventilation doit pouvoir se faire aussi de façon mécanique ou par des prises d’air à des hauteurs différentes dans une pièce qui a u fort volume d’air. Le rapport entre le cubage d’oxygène et les résultats avait déjà été démontré auparavant. L’étude montre aussi l’importance de la flexibilité de l’espace de la salle de classe. Par exemple en maternelle il doit être possible d’avoir des espaces différents correspondant à des pratiques différentes (espace jeu par exemple), une situation déjà établie fréquemment. L’étude rétablit aussi l’importance des affichages personnels des enfants pour donner un sentiment de propriété d’un espace qui doit aussi être différent des autres salles de classe. Les couleurs ont aussi leur importance. Les auteurs recommandent des murs blancs avec un mur en couleurs vives.
Derrière ces calculs, les auteurs pensent avoir trouvé des conditions qui renvoient à des besoins environnementaux primaires des êtres humains qui permettent à notre corps d’être mieux et donc notre cerveau de travailler davantage. Si c’est vraiment le cas, alors l’étude doit valoir pour tous les écoliers et pas seulement pour les jeunes britanniques.