vendredi, 21 février 2014
http://arts-plastiques.ac-amiens.fr/155-la-ville-dessine-a-beauvais.html
G.OroskoOeuvres du Frac Picardie, jusqu’au 23 mars 2014.
la ville dessine
Beauvais
Galerie nationale de la tapisserie
La ville est un lieu de convergences pour les sociétés contemporaines. Les hommes la bâtissent, la modifient à leur image, tant dans ses utopies que ses imperfections. Ils la dessinent et la réinventent en permanence pour y inscrire l’histoire, le politique, l’économique et le culturel. Cette écriture continue génère des situations et des images dont les artistes se saisissent sans cesse.
territoires
Pour Tatiana Trouvé, Yves Bélorgey et Yvan Salomone, la ville est un modèle, reproduit, recomposé ou ré-agencé. Le dessin en modifie la perception comme il transfigure le réel. La ville et ses composants interagissent, s’ordonnent au sein d’un espace partagé. Yazid Oulab convoque une spiritualité séculaire afin de replacer l’homme au cœur des enjeux et des turbulences du monde contemporain. Ces artistes désignent de la ville ce que l’on n’en discerne plus nécessairement : la puissance plastique de ses formes architecturales comme l’immanence de zones abandonnées ou à distance du quotidien.
mémoires
Les murs en céramique du métropolitain sont pour Gabriel Orozco une représentation et une trame sous jacente de la ville qu’il prélève par des frottages confiés à des passants, captant ainsi leurs gestes et leurs sensibilités. Pour David Tremlett, des habitats souvent les plus modestes ou en ruines offrent un immense répertoire de motifs que l’artiste réinvestit dans des pastels de grand format. A l’échelle du corps, ces œuvres par leurs dimensions imposantes reconstruisent la mémoire d’un espace. Sans ses occupants, il ne reste à la ville que le souvenir d’un vécu fébrile dans un dessin animé de Jan Kopp. L’éloignement de toute vie se cristallise dans les traces persistantes du passage des hommes.
traversées
Entre processus de création directement reliés à l’existence physique de la ville et révélation de son pouvoir symbolique, les œuvres déclinent ses interrelations avec l’homme. Dennis Oppenheim se projette, marque ou bien mesure sa présence éphémère et performative dans le paysage existant. Pour en rendre compte, il associe photographies, cartes et plans quand soucieux à son tour de traduire sa présence en un lieu, Gérard Titus-Carmel propose des architectures spéculatives ; en l’occurrence des mausolées érigés pour des chauffeurs de taxis qui l’ont convoyé lors d’un court séjour à New-York.
utopie
Enfin pour Matt Mullican, l’idée même de la ville et d’organisation du monde sont le corps d’un projet utopique, ville ou espace collectif informel, conçu à partir d’une représentation manichéenne où de part et d’autre du « monde du milieu », notre quotidien, ses codes et ses hiérarchies, l’enfer et le paradis se font face.
Présentée dans le cadre des 30 ans du fracpicardie, cette exposition marque l’ouverture d’un nouveau partenariat avec la Ville de Beauvais au sein de la galerie nationale de la tapisserie, où depuis 2006 le fracpicardie présentait chaque année des ensembles majeurs de son fonds en collaboration avec le Mobilier National. Cette année, un dépôt significatif du centre national des arts plastiques – ministère de la culture et de la communication au fracpicardie trouve ici une de ses toutes premières exploitations.
Yves Bélorgey, Jan Kopp, Matt Mullican, Dennis Oppenheim, Gabriel Orozco, Yazid Oulab, Yvan Salomone, Gérard Titus-Carmel, David Tremlett, Tatiana Trouvé. dessins et œuvres du fracpicardie et du centre national des arts plastiques – ministère de la culture et de la communication
Texte FRAC Picardie.